Le thé vert, est-ce vraiment bon pour le foie ?

On entend souvent dire que le thé vert serait un “allié du foie”, voire un “nettoyant naturel”. Le mot est un peu fort, mais il faut reconnaître qu’il joue un rôle intéressant, surtout grâce aux catéchines qu’il contient. Ces antioxydants influent sur le fonctionnement du foie et sur la façon dont il traite les graisses.

Le rôle du foie, au quotidien

Le foie, c’est l’un de ces organes qu’on oublie souvent… jusqu’à ce qu’il montre des signes de fatigue. Et pourtant, il joue un rôle essentiel, presque silencieux, dans le bon fonctionnement de tout le corps. 

Véritable centrale métabolique, il assure plus de 500 fonctions différentes : il filtre le sang, transforme les nutriments issus de la digestion, stocke l’énergie sous forme de glycogène, fabrique certaines protéines indispensables et dégrade les substances toxiques.

Chaque jour, il neutralise ce que notre organisme ne peut pas utiliser : l’alcool, les graisses en excès, certains médicaments ou additifs alimentaires. Rien ne lui échappe. Mais à force d’être sollicité, notamment par une alimentation trop riche, une consommation régulière d’alcool ou un mode de vie sédentaire, il finit par ralentir. Résultat : digestions lourdes, fatigue persistante, teint terne, voire prise de poids inexpliquée. Ce sont souvent les premiers signaux qu’il envoie pour dire qu’il a besoin d’un peu de répit.

L’aider ne demande pas de révolution. Manger plus léger le soir, privilégier les aliments frais, boire suffisamment d’eau, lever un peu le pied sur l’alcool… et intégrer quelques tasses de thé vert dans son quotidien peuvent déjà faire une vraie différence !

Ce que contient réellement le thé vert

Le thé vert doit une bonne partie de ses bienfaits à une famille de composés végétaux qu’on appelle les catéchines. Ces antioxydants puissants aident le foie à se protéger du stress oxydatif qui, avec le temps, finit par abîmer nos cellules.

Parmi elles, l’EGCG (épigallocatéchine gallate) sort clairement du lot. Elle serait jusqu’à vingt fois plus efficace que la vitamine E pour neutraliser les radicaux libres. En clair, elle aide le foie à mieux encaisser le quotidien, à gérer les graisses et à limiter l’inflammation.

Côté chiffres, une tasse de thé vert apporte entre 80 et 120 mg d’EGCG. Pour en ressentir les effets, comptez plutôt trois ou quatre tasses bien infusées dans la journée. Pas besoin d’enchaîner les théières : c’est la régularité qui fait le travail, pas la surenchère.

Et les autres composants ?

Le thé vert ne se résume pas à ses antioxydants. On y trouve aussi de la caféine, dans une dose modérée, qui stimule doucement le métabolisme et favorise la combustion des graisses. Contrairement au café, cette stimulation est progressive et durable, sans pic brutal d’énergie.

À ses côtés, la théanine, un acide aminé typique du thé, agit comme un régulateur naturel. Elle favorise la détente mentale, améliore la concentration et tempère les effets excitants de la caféine. Ensemble, ces deux composés créent un équilibre subtil : plus d’énergie, mais sans agitation ; plus de vigilance, mais sans nervosité. 

Cette synergie contribue aussi à réduire la surcharge hépatique, en soutenant la gestion des graisses et la stabilité du métabolisme.

Ce que montrent les études

Depuis longtemps, la médecine asiatique assure que le thé vert impacte notre foie. Et les études récentes tendent à lui donner raison.

Au Japon, une étude d’envergure a suivi plus de 120 000 personnes sur une période de quinze ans. Les résultats sont parlants : les buveurs réguliers de thé vert avaient nettement moins de risques de développer un foie gras et présentaient moins de signes d’inflammation hépatique. Rien de miraculeux, simplement l’effet cumulé d’une habitude quotidienne qui, sur le long terme, semble réellement faire la différence.

De ce côté-ci du globe, les observations vont dans le même sens. Une synthèse européenne publiée en 2023, basée sur 23 essais cliniques, a mis en évidence une diminution moyenne de 28 % des transaminases, ces marqueurs sanguins qui traduisent la santé du foie. Un résultat mesuré, mais encourageant. 

Autrement dit, le thé vert semble bel et bien avoir une action mesurable sur le bon fonctionnement hépatique.

Un point de vigilance toutefois : ces effets positifs concernent le thé vert préparé de manière traditionnelle, à partir de feuilles infusées. Les compléments alimentaires hyperconcentrés en extraits de thé vert ne reproduisent pas les mêmes bénéfices et peuvent, à forte dose, surcharger le foie au lieu de le soulager. Rien ne remplace la douceur d’une infusion bien dosée !

Comment en tirer le meilleur parti ?

Deux à trois tasses par jour suffisent largement.

L’idéal est d’en boire entre les repas pour ne pas perturber l’absorption du fer. Mieux vaut aussi choisir un thé de qualité, nature ou faiblement aromatisé. Enfin, en cas de pathologie hépatique ou de traitement médicamenteux, il est préférable d’en parler à son médecin avant d’en faire une habitude.

Un soutien, pas un remède miracle

Le thé vert ne “nettoie” pas le foie à proprement parler mais il l’aide à mieux fonctionner. Ses antioxydants renforcent sa capacité à filtrer et à réguler les graisses. C’est un soutien naturel, discret mais efficace, à intégrer sans excès dans une routine de vie équilibrée.